Les p'tits baluchons

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lundi 4 juillet 2011

Kamishibaï à la Japan Expo

Le kamishibaï, le théâtre de papier japonais, est un art traditionnel et populaire du Japon. Il s'est trouvé une petite place ce week-end à la Japan Expo, entre les jeux vidéos et les mangas.

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Dans cette version moderne, les gaïtos sont de jeunes et jolies japonaises en tenues d'écolières !
Pas d'hyôshigi pour annoncer les histoires, ni de bonbons pour récompenser l'auditoire, les jeunes femmes font défiler les planches illustrées dans le butaï et d'une voix stridente donnent le texte au micro, appuyant l'histoire par une gestuelle appropriée, le tout en japonais.

Si vous cherchez des kamishibaïs japonais, allez faire un tour chez Junku. De nombreux textes sont traduits en français.

Mon coup de coeur parmi les nouveautés : "Le chef cuisinier est de mauvais poil", texte et illustrations de Noriko Matsui.

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Un chef cuisinier est de mauvaise humeur. Que peut-on faire pour le dérider ?
Hilarant !

Sandrine B.

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samedi 11 juin 2011

Un papillon sauvage

Un papillon sauvage de Joëlle Ecormier, Océan Fiction Ados, Océan Jeunesse, 2011

Chouette un nouveau roman de Joëlle Ecormier ! Encore toute chamboulée par Le petit désordre de la mer qui porte pour toujours dans ma tête et dans mon coeur le titre de La fille de l'air, j'ouvre avec de bonnes résolutions Un papillon sauvage (non Sandrine, tu ne verseras pas de larmes cette fois-ci !).

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L'action se passe à Galforquin, une ville laide et ennuyeuse. L'histoire commence par la fugue de Miky Glance, 93 ans, de la maison de retraite Les Papillons. Extrait : "Est-ce raisonnable de s'enfuir d'une paisible maison de retraite pour petits vieux ? De laisser en plan tous ses copains périmés devant des jeux télévisés crétins qui achèvent d'anéantir ce qui vous reste de cervelle ? Oui, il me semble que c'est tout à fait raisonnable. C'est même la seule chose à faire à mon âge."

Cette fuite le mène délibéremment à la bibliothèque municipale de Galforquin où il revient sur l'été de ses 14 ans. A 14 ans, Miky est un garçon à l'esprit indomptable, renvoyé plusieurs fois du collège. Sa mère le contraint à passer ses vacances à la bibliothèque sous la surveillance de Foinsec la redoutable bibliothécaire. Tous les après-midis il doit lire l'ouvrage imposé par Foinsec et en faire un résumé. Il se retrouve donc devant Les mines de Galforquin écrit par un certain Cassy Jok. Accablé, il se plonge dans ce livre "d'une monstrueuse épaisseur". Extrait : " Je pénétrai dans le livre comme on entre dans un bassin d'eau froide. Frileusement. A ma grande surprise, je m'habituai très vite à la température de l'eau. Bientôt je la trouvai même agréable et le délice ne tarda pas."

Je me dis : "Super, c'est l'histoire d'un ado sauvé par les livres !" Oui, mais...page 45 j'ai un choc.
Sur cette page Miky fait "une rencontre providentielle".
Et moi je m'interroge sur cette nouvelle tournure des événements. Je décide de faire confiance à Joëlle Ecormier qui avait brillamment introduit des éléments fantastiques dans Je t'écris du pont.

Et je n'ai pas été déçue. Cette rencontre - ce choc - et ce livre donnent à Miky la force et les moyens de se forger le destin dont il a tant rêvé. Insoumis et persévérant, il l'est autant à 14 ans qu'à 93 ans. L'auteure dresse le portrait de son héros aux deux âges, à l'aube et au crépuscule de sa vie d'adulte, navigant avec aisance et fluidité entre les deux, pour dresser le bilan de sa vie et percer le dernier mystère que Miky est venu chercher dans cette bibliothèque.

Au final, je n'ai pas pleuré et j'ai relu le roman une nouvelle fois. Je l'ai encore parcouru pour écrire ce billet. J'espère surtout vous avoir donné envie de le lire car c'est trop bien ! vraiment trop bien ! Merci Joëlle !

Sandrine B.

 

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lundi 15 novembre 2010

Fin du 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île

Bouuuuh la fête est finie !!! Les auteurs jeunesse sont repartis. Il ne nous reste en ce lundi pluvieux que nos souvenirs.

Et ils sont excellents les souvenirs de ces journées riches en rencontres : sur le stand des baluchons jeudi 11 et samedi 13 novembre, dans les classes depuis le 8 novembre pour les enfants, enseignants et bibliothécaires qui ont pu accueillir un(e) auteur(e) jeunesse, lors des tables-rondes et des lectures à voix haute sous le chapiteau des Silos.

Il y a eu quelques larmes versées par Sandrine à la lecture des romans d'Anne Mulpas et de Joëlle Ecormier, celles de Zoé trop impatiente de se faire dédicacer son livre préféré "Bon à croquer" par Pascale Bougeault ou encore celle d'une petite fille qui voulait emprunter des livres à la médiathèque ce jeudi 11 novembre férié.

Il y a eu des rêves d'évasion sur des îles réelles ou imaginaires révélées par les mots de Claire Ubac et de Joëlle Ecormier et mis en lumière par les illustrations d'Alex Godard. Il y a encore l'envie d'embarquer toute sa tribu trois mois aux Antilles comme l'a fait Pascale Bougeault, pour prendre le temps... celui d'observer les enfants, la nature, la vie des îliens, mais aussi juste pour vivre différemment notre rapport au temps.

Il y a eu des sourires, ceux de Salim Hatubou, en permanence sur ses lèvres, et des rires, ceux des enfants qui l'écoutaient raconter ses contes des Comores.

Il y a eu la grande générosité de Claire Ubac, Alex Godard et Pascale Bougeault qui ramenaient le soir à l'hôtel des dizaines de livres à dédicacer, qui empiètaient parfois sur la table du petit déjeuner.

Il y a eu le dynamisme de Claire Ubac, la modestie d'Anne Mulpas, l'humour d'Alex Godard, les parfums de Joëlle Ecormier, les croquis de Pascale Bougeault et la gentillesse de Salim Hatubou.

Merci, merci à vous six Pascale Bougeault, Claire Ubac, Joëlle Ecormier, Anne Mulpas, Salim Hatubou et Alex Godard. On attend avec beaucoup d'impatience vos nouveaux livres (ouh la la, la pression...) !

stand jeudi

Les combattantes du 11 novembre

Stand

L'équipe de choc du 13 novembre

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Sandrine, Joëlle Ecormier et Céline

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Nathalie, Salim Hatubou et Sandrine

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Séances de dédicaces avec Pascale Bougeault

Plus de photos sur facebook.com/lesptits.baluchons

mardi 9 novembre 2010

Interview de Salim Hatubou

Salim Hatubou, invité au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île a répondu à son tour aux questions des p'tits baluchons :

Salim Hatubou bis



Vous écrivez pour les enfants, adolescents et adultes. Combien de textes avez-vous publiés à ce jour ?

J'ai publié environ une trentaine de titres, du roman au conte en passant par la poésie.

Adaptez-vous votre écriture à vos publics ?

Oui, bien sûr. Un roman jeunesse ne s'écrit pas de la même manière que s'il était destiné à un public adulte.

Comment êtes-vous devenu auteur ?

En écoutant ma mère qui me lisait beaucoup d'histoire. Grandie à Zanzibar, elle est rentrée aux Comores avec des malles de livres. Elle nous nourrissait avec les mots comme on donne le sein à son enfant. Parallèlement, ma grand-mère maternelle, qui était conteuse, me berçait en racontant des contes et légendes. Je suis fait d'écriture et d'oralité. Ces deux femmes m'ont donc donné le goût de devenir auteur, l'amour de transmetteur d'histoires.

Pourquoi êtes-vous devenu auteur ?

Enfant, je lisais beaucoup et je ne trouvais pas de fiction qui parlait des Comores. J'ai voulu, à travers les mots, partager la richesse culturelle de mon pays. Ma mère répétait que le livre est une fenêtre vers le monde. J'ai voulu poser une fenêtre sur mon archipel.

Quelles sont vos principales influences ?

De par mes origines, je dirais que ma principale influence est la littérature orale comorienne. Il s’agit d’une littérature d’une très grande poésie avec des textes clamés, une parole belle à l’oreille et d'une extraordinaire musicalité. Je puise, en effet, dans cette oralité-là pour la plupart de mes écrits.

Que vous apportent les rencontres avec votre public ?

Ma grand-mère maternelle me répétait souvent : «si j’ai une chèvre et toi une chèvre, nous avons deux chèvres. Et si tu as un conte et moi un conte, nous avons trois histoires ! ». Elle expliquait que la troisième histoire est celle de la rencontre. Les rencontres enrichissent, écouter l’autre et apprendre de lui, c’est important. On dit souvent qu’écrire est un acte solitaire. Lire aussi est un acte solitaire. Et la rencontre entre l’auteur et ses lecteurs casse ces deux solitudes intérieures. Et puis, en rencontrant ses lecteurs, on apprend toujours des choses qu’on est censé avoir pensées en écrivant…

Quel est votre préféré parmi tous vos livres ?

Comment peut-on choisir entre ses enfants ? Je dirais toutefois que je suis resté très attaché à «Comores-Zanzibar » (Ed. Françoise Truffaut, avec des photographies de Jean-Pierre Vallorani), un livre hommage pour ma mère. Ma mère est décédée brutalement alors que j'avais trois ans. Elle, qui était attachée à la lecture, à la culture de façon générale, je voulais lui donner une sorte de sépulture littéraire.

Quels sont vos projets ?

Ils sont multiples. J’ai un projet social qui consiste à mettre en place des «Maisons des Enfants » aux Comores, des lieux culturels et d’échanges exclusivement pour les enfants, avec des bibliobus qui donneraient accès à la lecture et la culture aux enfants qui vivent dans des zones rurales. C’est une continuité des actions de ma mère. Pour les projets littéraires, je suis en train de terminer le premier volet d’une trilogie fantastique. Mais j’ai d’autres projets comme ce recueil de petites histoires, intitulé «L'avion de maman a craché » à la Mémoire des victimes de l'avion qui s'est crashé aux larges des Comores le 29 juin 2009 et dans lequel j'avais des amis. Ce sera un livre jeunesse.

Qu’évoque pour vous le thème des îles ?

Mon enfance. Oui, mon enfance tout simplement.

Quel est votre auteur coup de cœur parmi les invités de ce 8ème Salon du livre, D’île en île ?

Alex Godard, j'aime beaucoup ses albums. Ce qui est extraordinaire pour des salons comme celui-ci est les rencontres entre auteurs et les amitiés qui s'y tissent.

Quelle est pour vous l’animation à ne pas manquer lors de ce salon ?

Toutes les tables rondes. Les thèmes sont très enrichissants. Les séances de dédicaces aussi, pas juste pour faire dédicacer un livre mais pour prendre le temps de discuter avec les auteurs.

Retrouvez Salim Hatubou le samedi 13 novembre à 9h30 pour une table ronde intitulée "D'île en île : repères géographiques et valeurs symboliques", avec johary Ravaloson, Louis-Philippe Dalembert, Denis Pourawa et Eric Auphan, animée par Bruno Doucey.

Salim Hatubou participera aussi dimanche 14 novembre à 10h45 à "Ecrire l'océan indien", table ronde avec Ananda Devi et Johary Ravaloson, animée par Bernard Magnier.

Il dédicacera également ses ouvrages jeudi 11 novembre après-midi et samedi 13 novembre, dans l'espace librairie sous le chapiteau, parking des silos, 7-9 avenue Foch à Chaumont.

copyright photo : Zenou-Rakiat Hatubou

lundi 8 novembre 2010

Pascale bougeault : invitée au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île

Pascale BougeaultAprès des études d’architecture et d’histoire de l’art, Pascale Bougeault a beaucoup voyagé et rempli des carnets de nombreux croquis sur le vif, pleins de sagacité et d’humour, réalisés d’un pinceau rapide inondé d’aquarelle. Elle a voyagé en Inde, en Italie, en Grèce, au Togo, au Mali, à Tahiti, aux Antilles, au Maroc et en Algérie. D’où son intérêt pour les Arts premiers auxquels elle a consacré un remarquable Petit catalogue réédité par L’Ecole des loisirs au printemps 2008.

Ses souvenirs de voyage ouvrent son jeune lectorat aux civilisations d’ailleurs. La plupart des livres qu’elle a écrits et illustrés avec grâce, légèreté et sensibilité prennent leur source dans sa vie personnelle.

Sélection d’ouvrages :

L’ouragan, Ecole des loisirs, 2009
Petit catalogue d’arts premiers, Ecole des loisirs, 2008
Viens chez nous, Ecole des loisirs, 2007
Mam’zelle, Ecole des loisirs, 2002

Salim Hatubou : invité au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île

Salim Hatubou

Salim Hatubou est né le 20 juin 1972 à Hahaya, en Grande-Comore. A la maison, sous l’influence de sa mère, les livres sont omniprésents à une époque où il est pourtant si rare d’en posséder et où la lecture est loin de figurer parmi les préoccupations de chacun. A des kilomètres de brousse, c’est sa grand-mère maternelle qui est à la tête des veillées contes du village de Milépvani. Par sa verve et son verbe, elle ensorcelle ceux qui l’écoutent, à commencer par Salim, qui demeure à jamais profondément influencé.

A dix ans, Salim Hatubou s’installe dans les quartiers Nord de Marseille. En 1994, il sort aux Editions L’Harmattan son premier ouvrage, un recueil de contes qu’il intitule naturellement Contes de ma grand-mère.

Depuis une quinzaine d’années, alors que le patrimoine oral des Comores est en perdition, Salim Hatubou continue de se rendre au pays pour recueillir à la source les contes traditionnels. Il écrit également des romans et des poèmes. Il a obtenu deux Prix littéraires : Prix Insulaire 2009 (France) pour son ouvrage Ali de Zanzibar et le Prix Diamant (Belgique) pour son livre Comores de Zanzibar en mémoire de sa mère.

Dernières publications :

Marâtre, Komedit, 2010
Dimkou et la petite fille, Komedit, 2009
Ali de Zanzibar, Orphie, 2008
Comores, Zanzibar, Françoise Truffaut éditions, 2007
Les aventures de Zolo, Flies France, 2007

copyright photo : Zenou-Rakiat Hatubou

Alex Godard : invité au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île

Alex GodardAlex Godard est né en 1965 dans une petite île des Antilles, Marie-Galante. Adolescent, au lieu de suivre la voie tracée par son père comme marin, il réalise des bandes-dessinées, remplies de super-héros, et dont l’action se situe dans son école.

Encouragé par son professeur d’Arts plastiques, il s’envole en 1984 pour Lyon et l’école Cohl où l’on enseigne en 3 ans la bande dessinée, le dessin animé et l’illustration.

Il publie en 1990 son premier récit « Le Conteur d’étoiles ».

Dernières publications :

La forêt de Cour-Bouliki, Albin Michel Jeunesse, 2009
Le jour où la mer a disparu, Albin Michel Jeunesse, 2007
La reine de Saba, Milan Jeunesse, 2006
La case aux hibiscus rouges, Albin Michel Jeunesse, 2005

copyright photo : Alex Godard

samedi 6 novembre 2010

Joëlle Ecormier : invitée au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île.

Joëlle EcormierJoëlle Ecormier est née en 1967 à l’île de la Réunion.
Son aventure littéraire commence en 1999 avec la parution du premier roman interactif francophone sur Internet, "Trente jours à tuer", en co-écriture avec Yann Queffélec.
Dans cet élan, elle publie trois ouvrages aux éditions Azalées (Réunion).
Sa rencontre en 2005 avec Océan Editions (Réunion), sera déterminante et foisonnante en albums pour la jeunesse et en nouvelles pour adolescents.
Son travail avec les éditions Motus (Normandie) pour la collection très graphique “Mouchoir de poche” lui offre d’expérimenter l’illustration dans sa forme la plus minimaliste.

Dernières publications :

Le petit désordre de la mer, Océan, 2010, Prix Roman de La Réunion des livres en 2009 et Prix fiction du salon du livre insulaire d'Ouessant 2010
Le chapeau de l’île, Océan, 2009
La queue du lézard, Océan, 2009
La pêche aux mots, Motus, 2009
Je t’écris du pont, Océan, 2009, Prix du Paille en queue 2010

Je t'écris du pontLe Prix du Paille en queue 2010, décerné par un jury composé d'élèves de 3ème et de 2nde, a été remis à Joëlle Ecormier pour son recueil de nouvelles "Je t'écris du pont" en octobre 2010, lors du 4ème salon du livre de jeunesse de l'Océan Indien.

"Je t'écris du pont" est un recueil de 6 nouvelles sur l'adolescence. 6 adolescents qui vivent à La Réunion font face à leurs tourments : les affres de l'amour impossible, l'Amitié, la défense d'une liberté, la découverte de soi, la douleur de vivre et la difficulté d'exprimer ses sentiments.
Joëlle Ecormier y tricote les mots et les phrases avec sensibilité, une pointe d'humour et une pincée de fantastique. Un régal !

jeudi 4 novembre 2010

Anne Mulpas : invitée au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île

Anne MulpasPour Anne Mulpas, tout commence par une phrase de Pessoa : La littérature est l’aveu que la vie ne suffit pas.
Depuis, elle explore la langue, en cherche la musique, les images. Auteur de théâtre, de roman, de conte, de poésie, elle fait des mots un laboratoire.

Elle vit à Paris et co-dirige noob, une compagnie qui interroge les correspondances entre art et nouveaux médias.

La fille du papillon, son premier roman paru aux Editions Sarbacane, a connu un très vif succès public et critique.




Dernières parutions :

La vie juste à côté, éditions Sarbacane, 2010
Web-dreamer, Editions Sarbacane, 2010
Koré-No l’enfant hirondelle, MeMo, 2008
Il n’y a pas d’ange, Editions Sarbacane, 2008
La nue, Dumerchez, 2008

Anne Mulpas s'est à son tour prêtée au jeu des questions des p'tits baluchons :

Vous écrivez pour les enfants, adolescents et adultes. Combien de textes avez-vous publiés à ce jour ?

Quelques nouvelles en revues, 3 albums, 3 romans dans une collection « frontière » jeune et adultes et un recueil de poésie. Le second recueil devrait être édité l’an prochain.

Adaptez-vous votre écriture à vos publics ?

Non. Je conçois une différence entre littérature jeunesse et adulte, à la fois dans la forme et la manière de traiter un sujet mais au moment de l’écriture, je n’envisage que l’œuvre en elle-même. Les lecteurs viennent après, lorsque le texte m’échappe et ne m’appartient plus.

Comment êtes-vous devenue auteure ?

Je ne sais toujours pas si j’en suis un. Je tente chaque jour de l’être. J’y travaille sans relâche avec l’obsession maladive de ne jamais atteindre ce qui me tient et me lie à la langue.

Pourquoi êtes-vous devenue auteure ?

C’est né avec la lecture. Le choc étourdissant des mots des autres. C’est, je crois, une sorte d’envoûtement. Et puis après… Je ne sais rien faire d’autre, ne veux rien faire d’autre. J’ai essayé de fuir plusieurs fois et de différentes manières, mais c’est là. C’est comme un organe supplémentaire ou quelque chose planqué dans la moelle.

Quelles sont vos principales influences ?

Je ne peux pas lister, c’est impossible. Elles sont diverses. J’ai tendance à vivre et me promener dans le théâtre et la poésie, mais certains romans m’ont secouée eux aussi de part en part. En fait, en tant que lectrice, je laisse les oeuvres venir à moi. Je n’entre jamais ou rarement dans un livre par obligation. Chaque auteur qui m’a construite est arrivé au moment où, au fond, il était évident que l’on se rencontre. Certains textes ont dormi plusieurs années parfois dans ma bibliothèque sans que je les ouvre et c’est à un moment précis, quelque chose de l’ordre de l’appel, que je les ai regardés et enfin entendus. Le cinéma et la peinture ont également, voir autant, d’importance.

Que vous apportent les rencontres avec votre public ?

Je ne sais pas. J’aime les gens, la rencontre avec l’autre dans ce qu’il provoque d’inquiétude et de colère, de surprise, de plaisir. La tentation est si forte parfois de se retirer, de vivre dans son monde… J’ai le sentiment, pour l’instant en tout cas, que je me perdrais si je n’allais pas « vers ». Les rencontres sont aussi un temps où je tente de transmettre des émotions, de partager cette foi bancale que j’ai en la poésie, la littérature, l’art en général.

Quel est votre préféré parmi tous vos livres ?

Celui qui n’est pas encore écrit. (J’assume la banalité de la réponse !)

Quels sont vos projets ?

Etre vivante.

Qu’évoque pour vous le thème des îles ?

Etant une sorte de « miracle sociologique » à la Bourdieu, les îles sont pour moi des livres. Un ailleurs possible qui m’a sauvée de l’enfance. Aujourd’hui, ce sont des amitiés, des couleurs, des voyages. Un ici fixe et mouvant.

Quel est votre auteur coup de cœur parmi les invités de ce 8ème Salon du livre, D’île en île ?

Eduardo Manet pour certains rêves. Johary Ravaloson pour un lien de cœur avec Madagascar que je compte bien découvrir « en vrai » un jour. Et puis d’autres que j’ai tout simplement envie de découvrir. Les salons sont fait pour ça.

Quelle est pour vous l’animation à ne pas manquer lors de ce salon ?

A chacun de piocher selon ce qu’il cherche et veut vivre…


Merci Anne Mulpas de nous avoir si gentillement répondu. A très vite (dès le jeudi 11 novembre) au 8ème Salon du livre de Chaumont !

Claire Ubac : invitée au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île

photo.bmpA dix ans, Claire Ubac soupirait : « Quarante ans ! C’est l’âge que j’aurai en l’an 2000, je serai trop vieille pour en profiter ! ». Depuis elle a été secouée par la crise de l’adolescence, a rencontré l’amour, a vécu au Maroc, a travaillé dans l’édition et le journalisme, a eu deux fils, a fait de lointains voyages en famille, a conduit des ateliers d’expression écrite.

Elle partage son temps entre l’écriture, travail intime qui se tricote à l’ombre, et les rencontres avec ses lecteurs.

Ce que Claire Ubac aime explorer dans ses livres, c’est la quête de l’identité : dans L’Histoire impossible, dans Le fruit du dragon, ou dans Ouled Roumia, ce qui est le plus étranger finit par donner un accès privilégié à soi-même.

Sélection d’ouvrages :
Le chemin de Sarasvati, Ecole des loisirs, 2010, Grand prix SGDL du livre jeunesse 2010
L’île au trésor, Nathan Jeunesse, 2009
Jacques Cartier, Ecole des loisirs, 2006
L’histoire impossible, Ecole des loisirs, 2005

Invitée au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île, Claire Ubac sera présente à Chaumont dès le 9 novembre, pour rencontrer dans leur classe des élèves de primaire et de collège. Vous pourrez la retrouver et faire dédicacer vos livres préférés le jeudi 11 novembre après-midi, le samedi 13 novembre et le dimanche 14 novembre, sous le chapiteau, devant les silos, la médiathèque de Chaumont.

Ce mercredi 3 novembre, Claire Ubac a gentillement accepté de répondre à quelques questions des p'tits baluchons :

Vous écrivez pour les enfants et adolescents. Combien de textes avez-vous publiés à ce jour ?

Houououou ! (Cri de désespoir) Si, au lieu de me demander combien de légumes j’ai dans mon panier, vous me demandiez combien de tomates, combien de poireaux, combien d’oignons grelots et si je veux faire une soupe, ou une salade et une ratatouille, il me serait plus facile alors de répondre. Car dans la cinquantaine de textes publiés, comment compter pareil une commande qui m’a pris un an, un roman ou un album qui a été une plongée sur un sujet impliquant ou enfin un texte léger et gai qui m’a pris une après-midi à écrire ?

Adaptez-vous votre écriture à vos publics ?

Oui et non.

Comment êtes-vous devenue auteure ?

En aimant passionnément écouter des histoires.

Pourquoi êtes-vous devenue auteure ?

Ecrire est ma boussole dans le voyage vers les îles.

Quelles sont vos principales influences ?

Toutes les formes d’art, les gens, la nature, la rue…. En réalité tout ce que je vois et que j’entends chaque jour.

Que vous apportent les rencontres avec votre public ?

De la joie, de l’affection, des discussions animées.

Quel est votre préféré parmi tous vos livres ?

Celui que j’ai écrit hier et celui que vais écrire demain.

Quels sont vos projets ?

Top secret.

Qu’évoque pour vous le thème des îles ?

Beaucoup de choses mélangées entre le vécu, les représentations artistiques, le rêvé. Des lectures, celle du chef d’œuvre de Stevenson, bien sûr, que j’ai fréquentée intimement, pour en avoir fait l’adaptation. Des tableaux, beaucoup. Plusieurs voyages : une île en face de Vancouver où j’ai vécu une expérience intime, les îles de Pemba et de Zanzibar qui sont un souvenir très fort, Ischia en face de Naples, des îles ou presqu’îles françaises, comme le Mont Saint michel, et aussi de minuscules îles que se font les enfants quand ils jouent, comme le rocher sur lequel on grimpe quand on joue à chat, des îlots de sable précaires, quand la mer monte…

Quel est votre auteur coup de cœur parmi les invités de ce 8ème Salon du livre, D’île en île ?

Ananda Devi

Quelle est pour vous l’animation à ne pas manquer lors de ce salon ?

Mais quelle question : toutes bien sûr !

Les p'tits baluchons ne manqueront pas aux silos ce jeudi 11 novembre "Lire et écrire : l'intime en partage", entretiens croisés entre Claire Ubac et Anne Mulpas, animés par Sandrine Bresolin, et vendredi 12 novembre à 16h "Vivre ensemble la Caravane des 10 mots", spectacle musical avec Vincent Bardin et Marc Simmonot ; lectures à haute voix par Claire Ubac et Anne Mulpas.

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