Les p'tits baluchons

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Tag - Salim Hatubou

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lundi 15 novembre 2010

Fin du 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île

Bouuuuh la fête est finie !!! Les auteurs jeunesse sont repartis. Il ne nous reste en ce lundi pluvieux que nos souvenirs.

Et ils sont excellents les souvenirs de ces journées riches en rencontres : sur le stand des baluchons jeudi 11 et samedi 13 novembre, dans les classes depuis le 8 novembre pour les enfants, enseignants et bibliothécaires qui ont pu accueillir un(e) auteur(e) jeunesse, lors des tables-rondes et des lectures à voix haute sous le chapiteau des Silos.

Il y a eu quelques larmes versées par Sandrine à la lecture des romans d'Anne Mulpas et de Joëlle Ecormier, celles de Zoé trop impatiente de se faire dédicacer son livre préféré "Bon à croquer" par Pascale Bougeault ou encore celle d'une petite fille qui voulait emprunter des livres à la médiathèque ce jeudi 11 novembre férié.

Il y a eu des rêves d'évasion sur des îles réelles ou imaginaires révélées par les mots de Claire Ubac et de Joëlle Ecormier et mis en lumière par les illustrations d'Alex Godard. Il y a encore l'envie d'embarquer toute sa tribu trois mois aux Antilles comme l'a fait Pascale Bougeault, pour prendre le temps... celui d'observer les enfants, la nature, la vie des îliens, mais aussi juste pour vivre différemment notre rapport au temps.

Il y a eu des sourires, ceux de Salim Hatubou, en permanence sur ses lèvres, et des rires, ceux des enfants qui l'écoutaient raconter ses contes des Comores.

Il y a eu la grande générosité de Claire Ubac, Alex Godard et Pascale Bougeault qui ramenaient le soir à l'hôtel des dizaines de livres à dédicacer, qui empiètaient parfois sur la table du petit déjeuner.

Il y a eu le dynamisme de Claire Ubac, la modestie d'Anne Mulpas, l'humour d'Alex Godard, les parfums de Joëlle Ecormier, les croquis de Pascale Bougeault et la gentillesse de Salim Hatubou.

Merci, merci à vous six Pascale Bougeault, Claire Ubac, Joëlle Ecormier, Anne Mulpas, Salim Hatubou et Alex Godard. On attend avec beaucoup d'impatience vos nouveaux livres (ouh la la, la pression...) !

stand jeudi

Les combattantes du 11 novembre

Stand

L'équipe de choc du 13 novembre

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Sandrine, Joëlle Ecormier et Céline

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Nathalie, Salim Hatubou et Sandrine

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Séances de dédicaces avec Pascale Bougeault

Plus de photos sur facebook.com/lesptits.baluchons

mardi 9 novembre 2010

Interview de Salim Hatubou

Salim Hatubou, invité au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île a répondu à son tour aux questions des p'tits baluchons :

Salim Hatubou bis



Vous écrivez pour les enfants, adolescents et adultes. Combien de textes avez-vous publiés à ce jour ?

J'ai publié environ une trentaine de titres, du roman au conte en passant par la poésie.

Adaptez-vous votre écriture à vos publics ?

Oui, bien sûr. Un roman jeunesse ne s'écrit pas de la même manière que s'il était destiné à un public adulte.

Comment êtes-vous devenu auteur ?

En écoutant ma mère qui me lisait beaucoup d'histoire. Grandie à Zanzibar, elle est rentrée aux Comores avec des malles de livres. Elle nous nourrissait avec les mots comme on donne le sein à son enfant. Parallèlement, ma grand-mère maternelle, qui était conteuse, me berçait en racontant des contes et légendes. Je suis fait d'écriture et d'oralité. Ces deux femmes m'ont donc donné le goût de devenir auteur, l'amour de transmetteur d'histoires.

Pourquoi êtes-vous devenu auteur ?

Enfant, je lisais beaucoup et je ne trouvais pas de fiction qui parlait des Comores. J'ai voulu, à travers les mots, partager la richesse culturelle de mon pays. Ma mère répétait que le livre est une fenêtre vers le monde. J'ai voulu poser une fenêtre sur mon archipel.

Quelles sont vos principales influences ?

De par mes origines, je dirais que ma principale influence est la littérature orale comorienne. Il s’agit d’une littérature d’une très grande poésie avec des textes clamés, une parole belle à l’oreille et d'une extraordinaire musicalité. Je puise, en effet, dans cette oralité-là pour la plupart de mes écrits.

Que vous apportent les rencontres avec votre public ?

Ma grand-mère maternelle me répétait souvent : «si j’ai une chèvre et toi une chèvre, nous avons deux chèvres. Et si tu as un conte et moi un conte, nous avons trois histoires ! ». Elle expliquait que la troisième histoire est celle de la rencontre. Les rencontres enrichissent, écouter l’autre et apprendre de lui, c’est important. On dit souvent qu’écrire est un acte solitaire. Lire aussi est un acte solitaire. Et la rencontre entre l’auteur et ses lecteurs casse ces deux solitudes intérieures. Et puis, en rencontrant ses lecteurs, on apprend toujours des choses qu’on est censé avoir pensées en écrivant…

Quel est votre préféré parmi tous vos livres ?

Comment peut-on choisir entre ses enfants ? Je dirais toutefois que je suis resté très attaché à «Comores-Zanzibar » (Ed. Françoise Truffaut, avec des photographies de Jean-Pierre Vallorani), un livre hommage pour ma mère. Ma mère est décédée brutalement alors que j'avais trois ans. Elle, qui était attachée à la lecture, à la culture de façon générale, je voulais lui donner une sorte de sépulture littéraire.

Quels sont vos projets ?

Ils sont multiples. J’ai un projet social qui consiste à mettre en place des «Maisons des Enfants » aux Comores, des lieux culturels et d’échanges exclusivement pour les enfants, avec des bibliobus qui donneraient accès à la lecture et la culture aux enfants qui vivent dans des zones rurales. C’est une continuité des actions de ma mère. Pour les projets littéraires, je suis en train de terminer le premier volet d’une trilogie fantastique. Mais j’ai d’autres projets comme ce recueil de petites histoires, intitulé «L'avion de maman a craché » à la Mémoire des victimes de l'avion qui s'est crashé aux larges des Comores le 29 juin 2009 et dans lequel j'avais des amis. Ce sera un livre jeunesse.

Qu’évoque pour vous le thème des îles ?

Mon enfance. Oui, mon enfance tout simplement.

Quel est votre auteur coup de cœur parmi les invités de ce 8ème Salon du livre, D’île en île ?

Alex Godard, j'aime beaucoup ses albums. Ce qui est extraordinaire pour des salons comme celui-ci est les rencontres entre auteurs et les amitiés qui s'y tissent.

Quelle est pour vous l’animation à ne pas manquer lors de ce salon ?

Toutes les tables rondes. Les thèmes sont très enrichissants. Les séances de dédicaces aussi, pas juste pour faire dédicacer un livre mais pour prendre le temps de discuter avec les auteurs.

Retrouvez Salim Hatubou le samedi 13 novembre à 9h30 pour une table ronde intitulée "D'île en île : repères géographiques et valeurs symboliques", avec johary Ravaloson, Louis-Philippe Dalembert, Denis Pourawa et Eric Auphan, animée par Bruno Doucey.

Salim Hatubou participera aussi dimanche 14 novembre à 10h45 à "Ecrire l'océan indien", table ronde avec Ananda Devi et Johary Ravaloson, animée par Bernard Magnier.

Il dédicacera également ses ouvrages jeudi 11 novembre après-midi et samedi 13 novembre, dans l'espace librairie sous le chapiteau, parking des silos, 7-9 avenue Foch à Chaumont.

copyright photo : Zenou-Rakiat Hatubou

lundi 8 novembre 2010

Salim Hatubou : invité au 8ème Salon du livre de Chaumont, D'île en île

Salim Hatubou

Salim Hatubou est né le 20 juin 1972 à Hahaya, en Grande-Comore. A la maison, sous l’influence de sa mère, les livres sont omniprésents à une époque où il est pourtant si rare d’en posséder et où la lecture est loin de figurer parmi les préoccupations de chacun. A des kilomètres de brousse, c’est sa grand-mère maternelle qui est à la tête des veillées contes du village de Milépvani. Par sa verve et son verbe, elle ensorcelle ceux qui l’écoutent, à commencer par Salim, qui demeure à jamais profondément influencé.

A dix ans, Salim Hatubou s’installe dans les quartiers Nord de Marseille. En 1994, il sort aux Editions L’Harmattan son premier ouvrage, un recueil de contes qu’il intitule naturellement Contes de ma grand-mère.

Depuis une quinzaine d’années, alors que le patrimoine oral des Comores est en perdition, Salim Hatubou continue de se rendre au pays pour recueillir à la source les contes traditionnels. Il écrit également des romans et des poèmes. Il a obtenu deux Prix littéraires : Prix Insulaire 2009 (France) pour son ouvrage Ali de Zanzibar et le Prix Diamant (Belgique) pour son livre Comores de Zanzibar en mémoire de sa mère.

Dernières publications :

Marâtre, Komedit, 2010
Dimkou et la petite fille, Komedit, 2009
Ali de Zanzibar, Orphie, 2008
Comores, Zanzibar, Françoise Truffaut éditions, 2007
Les aventures de Zolo, Flies France, 2007

copyright photo : Zenou-Rakiat Hatubou