Les p'tits baluchons

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samedi 11 juin 2011

Un papillon sauvage

Un papillon sauvage de Joëlle Ecormier, Océan Fiction Ados, Océan Jeunesse, 2011

Chouette un nouveau roman de Joëlle Ecormier ! Encore toute chamboulée par Le petit désordre de la mer qui porte pour toujours dans ma tête et dans mon coeur le titre de La fille de l'air, j'ouvre avec de bonnes résolutions Un papillon sauvage (non Sandrine, tu ne verseras pas de larmes cette fois-ci !).

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L'action se passe à Galforquin, une ville laide et ennuyeuse. L'histoire commence par la fugue de Miky Glance, 93 ans, de la maison de retraite Les Papillons. Extrait : "Est-ce raisonnable de s'enfuir d'une paisible maison de retraite pour petits vieux ? De laisser en plan tous ses copains périmés devant des jeux télévisés crétins qui achèvent d'anéantir ce qui vous reste de cervelle ? Oui, il me semble que c'est tout à fait raisonnable. C'est même la seule chose à faire à mon âge."

Cette fuite le mène délibéremment à la bibliothèque municipale de Galforquin où il revient sur l'été de ses 14 ans. A 14 ans, Miky est un garçon à l'esprit indomptable, renvoyé plusieurs fois du collège. Sa mère le contraint à passer ses vacances à la bibliothèque sous la surveillance de Foinsec la redoutable bibliothécaire. Tous les après-midis il doit lire l'ouvrage imposé par Foinsec et en faire un résumé. Il se retrouve donc devant Les mines de Galforquin écrit par un certain Cassy Jok. Accablé, il se plonge dans ce livre "d'une monstrueuse épaisseur". Extrait : " Je pénétrai dans le livre comme on entre dans un bassin d'eau froide. Frileusement. A ma grande surprise, je m'habituai très vite à la température de l'eau. Bientôt je la trouvai même agréable et le délice ne tarda pas."

Je me dis : "Super, c'est l'histoire d'un ado sauvé par les livres !" Oui, mais...page 45 j'ai un choc.
Sur cette page Miky fait "une rencontre providentielle".
Et moi je m'interroge sur cette nouvelle tournure des événements. Je décide de faire confiance à Joëlle Ecormier qui avait brillamment introduit des éléments fantastiques dans Je t'écris du pont.

Et je n'ai pas été déçue. Cette rencontre - ce choc - et ce livre donnent à Miky la force et les moyens de se forger le destin dont il a tant rêvé. Insoumis et persévérant, il l'est autant à 14 ans qu'à 93 ans. L'auteure dresse le portrait de son héros aux deux âges, à l'aube et au crépuscule de sa vie d'adulte, navigant avec aisance et fluidité entre les deux, pour dresser le bilan de sa vie et percer le dernier mystère que Miky est venu chercher dans cette bibliothèque.

Au final, je n'ai pas pleuré et j'ai relu le roman une nouvelle fois. Je l'ai encore parcouru pour écrire ce billet. J'espère surtout vous avoir donné envie de le lire car c'est trop bien ! vraiment trop bien ! Merci Joëlle !

Sandrine B.

 

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lundi 16 mai 2011

C'est un livre

C'est un livre, de Lane Smith, Gallimard Jeunesse, 2011

c'est un livre

C'est un livre désopilant où l'âne geek assaille le singe de questions sur l'objet qu'il tient entre ses mains et qui semble tellement l'accaparer. Jusqu'à être conquis lui aussi...

Voici un extrait de ce livre sous forme de petit film animé :


C'est un livre - Lane Smith par GallimardJeunesse

Sandrine B.

De quelle couleur est le vent ?

De quelle couleur est le vent ? de Anne Herbauts, Casterman, 2011

De quelle couleur est le vent ?

La couverture de ce livre au format carré, nous invite à la toucher, à faire glisser ses doigts sur le délicat vernis qui recouvre les cheveux, le contour des oreilles, les cils, les sourcils, les narines et les lèvres d'un garçon accroupi. Des petits points blancs découpés annoncent en dessous du titre que cet ouvrage est accessible aux déficients visuels. Le titre « De quelle couleur est le vent ? » nous invite à une réflexion philosophique ou métaphysique, impression renforcée par les 4 lignes glissées sur la page de garde.

C'est en tout cas une question existentielle que se pose un petit géant aux yeux clos. Il part donc à la recherche d'une réponse et interroge chien, loup, montagne, village, fenêtre, etc et chacun lui donne une réponse et une couleur différente.
Cette couleur est liée aux sensations ressenties lorsque le vent a balayé leur environnement. La couleur est une sensation qui peut être vue, touchée, sentie, goûtée. C'est aussi une sensation livrée par les formes, les textures, le temps qui passe, le climat et les mots de chacun.

Les effets tactiles, impressions en relief, gaufrage, vernis, les découpes et les illustrations sont subtils, empreints d'une grande douceur. Il faut également souligner la qualité du papier mat et son odeur qui renforce encore cette sensation de douceur et de tendresse.

Anne Herbauts souligne à la fin du livre son travail avec les éditions Les doigts qui rêvent qui créent et produisent des albums tact illlustrés accessibles aux enfants déficients visuels à découvrir ici : http://ldqr.org/accueil.php
Cette réflexion a donné naissance à un livre très abouti, ou texte, illustrations et objet livre sont en totale interaction.

C'est finalement le grand géant qui apporte au petit géant la réponse finale, une réponse poétique, tendre et sensuelle à savourer encore et encore...

Un énorme coup de coeur !!

Sandrine B.

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lundi 9 mai 2011

La lettre des oiseaux

La Lettre des oiseaux, texte d'Agnès BERTRON-MARTIN, illustrions d’Aurélie BLANZ, Nathan, 2009

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Vania est un facteur heureux, qui part faire sa tournée escorté par les oiseaux du ciel de Russie. Il est accueilli à bras ouverts par tous les habitants du village.
Il ne reçoit jamais de courrier, ainsi que pour une isba sinistre perdue au bout du chemin… Un jour il décide de se mettre une boîte aux lettres dans l’espoir de recevoir lui aussi du courrier…

Agnès Bertron-Martin a écrit une très belle histoire où elle met en scène un jeune facteur romantique et volontaire, qui n’aura de cesse de faire son travail jusqu’au bout. Elle nous emmène, avec légèreté dans ce pays immense et mystérieux..
Un très beau texte poétique et authentique.
Aurélie Blanz nous subjugue par ses illustrations sublimes !
Son trait fin et plein de poésie rend cette Russie plus qu’attirante, elle en devient captivante. Ses jeux d’ombres et de lumières agrandissent l’espace qu’elle peint, c’est bluffant. Tour à tour, on survole des grands espaces verts, puis mordorés, on assiste à un coucher de soleil rougeoyant, on domine une plaine sous la neige avec une route sinueuse... Elle a su exactement dessiner ce que verrait un oiseau.

Un album magnifique qui nous fait tourbillonner dans les airs et rêver grâce à la ténacité et à la générosité d’un petit facteur.
Une belle réussite !

Isabelle

Billy le môme

Billy le môme, texte de Françoise de GUIBERT, illustrations de Ronan BADEL, Editions Thierry Magnier, 2011.

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Ça se passe loin, très loin, dans les paysages arides du Far-West, en Amérique. Aujourd'hui, Billy le môme sur son cheval est pressé, et gare à celui qui s'aventurera sur son chemin ! Car quand Billy est pressé, ni les Indiens, ni les éleveurs et leurs troupeaux, ni la bande de Cassidy, ni même Miss Carter et ses beaux yeux ne peuvent l'arrêter. Et aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres…! Mais où court-il si vite ?… vous le saurez à la fin.. de l’histoire !!!

De l'action, de l'amour, des Indiens et des cow-boys… tout l'univers merveilleux et impitoyable du western à retrouver dans cet album... finement illustré.

Coup de cœur pour les petits cow-boys et les cow-girls à partir de 3 ans.

Isabelle

Adieu Chaussette

Adieu Chaussette de Benjamin Chaud, Hélium, 2010

Un petit garçon tendre et de parfaite mauvaise foi décide qu'il est devenu trop grand pour avoir un doudou. Il décide alors de se débarrasser du sien, Chaussette, un lapin, dans la forêt. Mais ce n'est pas si facile...

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Un petit garçon décide qu’il est trop grand pour avoir un animal comme meilleur ami. Il essaye donc d’abandonner son lapin Chaussette dans la forêt. Pris de remords, il le récupère et rencontre par la même occasion une petite fille et son chien.

Grand album, Adieu Chaussette utilise le trait enfantin habituel à l’illustrateur Benjamin Chaud, réussi parce que presque outré, et en harmonie avec les réflexions naïves du jeune narrateur (il va jusqu’à se demander si les animaux de la forêt sont tous des animaux domestiques abandonnés !). Le choix du gros lapin-buffle – en fait un lapin-bélier – avec ses yeux interrogateurs en boutons noirs et ses longues oreilles tristes de cocker, est très pertinent : humour et tendresse président en effet à l’histoire.

Lorgnant d’abord du côté du Petit Poucet avec le fil rouge à la place des pierres, cette dernière prend vite son propre envol. S’agit-il d’un plaidoyer pour la défense animale ? Plutôt une fiction maligne sur la rencontre et l’amitié. Ouvrage en solo du dessinateur de Pomelo et de la Fée-Coquillette, Adieu Chaussette est un coup de cœur décalé, tire-bouchonné comme une chaussette, mais aussi très perspicace.

Isabelle

dimanche 6 mars 2011

Sans la télé

Sans la télé de Guillaume Guéraud, collection doAdo , Editions du Rouergue, 2010

sans la télé

Guillaume Guéraud dans ce roman, parle de lui, de son enfance, de son exclusion des jeux de récréation parce qu'il ne connaissait pas Laura Ingalls et qu'il ne savait pas jouer avec un "fulguro-poing".

ll réclame à corps et à cris une télé à sa mère pour regarder le dessin animé "Tom Sawyer". Peine perdue ! Sa mère refuse et lui offre le livre dont la série est tiré. Guillaume Guéraud en déchire les 357 pages !

"La télévision, c'est un poison qui rend con !" lui dit son oncle.

Privé de télé, Guillaume Guéraud accompagne sa mère au cinéma. Et c'est un choc, une révélation ! Trop petit pour tout comprendre, les images gigantesques l'impressionnent. Il en oublie la télé et au fur et à mesure des années se construit une impressionnante culture cinématographique.

Adolescent, il se nourrit d'images ultra-violentes et sélectionne ses petites amies en fonction de leur goût cinématographique. Le cinéma donne un sens à sa vie et nourrit l'auteur qu'il est devenu.

On ressort de ce roman avec l'envie de voir tous les films cités par l'auteur, qui nous en a livré des extraits tout au long du livre. Les voir, oui, mais pas en DVD sur sa télé ! Non, sur grand écran, au cinéma !!

Sandrine

Monsieur Toutpetit et la baleine

Monsieur Toupetit et la baleine de Julian Tuwin, illustrations de Bohdan Butenko, collection Aux couleurs du temps, Circonflexe, 2010

Monsieur Toutpetit

"Il était une fois Monsieur Toutpetit,
Le plus petit homme au monde, c'est promis.
"J'ai tout connu et tout vu", était sa rengaine,
Mais jamais il n'avait rencontré de baleine."

Alors Monsieur Toutpetit s'aventure sur la mer dans une coque de noix à la recherche d'une baleine. Il navigue plusieurs mois, pense à renoncer avant de faire escale sur une île bizarre...

Le texte est un vrai régal à lire à voix haute. C'est un poème de Julian Tuwin, un poète polonais de l'entre-deux guerres, dont les écrits ont bercé des générations de polonais. Il joue avec les mots, les sonorités, les rimes et le ton humoristique.

Pour les illustrations, Bohdan Butenko utilise le trait noir, des touches de jaune et des grandes plages de couleur bleue rythmées par le blanc des pages dans un grand format italien. Ses dessins renforcent la fantaisie de l'histoire.

A savourer avec les enfants dès 4 ans !

Sandrine

lundi 11 octobre 2010

C'est pas grave

C'est pas grave de Michel Van Zeveren, Pastel / L'école des loisirs, 2010

c'est pas grave

Un jour, Petit Lapin a renversé son verre de lait. Il a pleuré, pleuré pleuré. Grand Lapin est vite arrivé et a dit : "C’est pas grave..." Depuis ce jour, dès qu’il fait une bêtise Petit Lapin dit à son tour :" C’est pas grave..."

Michel van Zeveren qui habite en Belgique nous avait déjà fait découvrir ses dessins et ses textes humoristiques dans les albums "C'est à moi ça ?"; "La porte", "Il est minuit", "Et pourquoi?"

Vous pouvez découvrir son site : www.michelvanzeveren.be/

Nathalie

La pomme rouge

La pomme rouge de Kazuo de Iwamura, L'école des loisirs, 2010 la pomme rouge

Natchan a apporté une belle pomme rouge pour la croquer à son aise tout en haut de la colline. Mais zut ! La pomme lui échappe et se met à dévaler la pente. Au secours !

La simplicité des dessins, le choix du noir et blanc avec juste cette touche de couleur sur la pomme sont autant d'arguments qui font que cet album m'a touchée. L'histoire n'est pas incroyable, il n'y a pas de rebondissements spectaculaires. Non. Rien de tout cela, juste un retour aux sources. Pas de fioriture inutile.

Kazuo Iwamura est né à Tokyo en 1939. Il a tout d’abord travaillé comme illustrateur pour les émissions enfantines de la NHK, la télévision japonaise. Après une courte expérience de «designer» dans une entreprise de cosmétiques, il a préféré devenir auteur-illustrateur de livres pour enfants. En France, il est surtout connu pour la merveilleuse série «La famille Souris»: Une nouvelle maison pour la famille Souris, Le train des souris, La famille Souris et le potiron, La famille Souris et la mare aux libellules… Kazuo Iwamura vit avec sa famille à Mashiko, à une centaine de kilomètres au nord de Tokyo. C’est là, au milieu des bois, qu’il trouve l’inspiration, le décor et les personnages de ses albums.

Nathalie

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